Syndrome de l'essuie glace

Le syndrome de l'essuie-glace

Dr Cédric Danniau

Qu'est-ce que c'est ?


Le syndrome de la bandelette ilio-tibiale n’est pas son nom le plus connu dans le milieu de la course à pied. Son nom de scène est le syndrome de l’essuie-glace. Il porte également d’autres nom comme syndrome du TFL ou le SBIT.


Il est responsable d’une part importante des gonalgies ou douleurs de genou chez le coureur.

Ces douleurs sont toujours situées sur la partie latérale du genou et sont provoquées par une inflammation de la bourse séreuse, coussin situé entre le bord externe du fémur et le tendon du muscle Tenseur du Fascia Lata.


Le muscle tenseur du fascia lata est constitué d'un petit muscle qui s'attache sur la crête iliaque antéro-supérieure du bassin et qui se prolonge ensuite par une longue bande fibreuse. Cette bandelette longe la face latérale de la cuisse et, vient s'accrocher sur le tubercule de Gerdy au niveau de la face latérale du tibia, sous le genou.  l participe, comme le muscle moyen fessier ainsi que d’autres muscle, à maintenir droit le bassin en porte a faux lors de la course.



Lors de la pratique du jogging, la douleur sera perçue au fur et à mesure de la course, souvent après 10 à 20 mn.Les coureurs parlent d’une douleur ressentie de plus en plus tôt après le début de la sortie, de plus en plus intense, et qui une fois installée, ne les laisse tranquilles qu’à l’arrêt.



Quels sont les facteurs favorisants ?


La douleur sera davantage ressentie sur terrain non plat, avec de nombreux dénivelés. Les sports qui sont les plus pourvoyeurs de ce type de douleurs sont de loin la course a pied, suivie du cyclisme et le football.


Le syndrome de l’essuie-glace sera présent plus fréquemment chez les coureurs débutants ou qui augmentent brusquement le kilométrage ou le dénivelé. En effet, comme pour le syndrome rotulien, un manque de  progressivité dans l'évolution des entrainements peut provoquer ce genre de blessure.

Les chaussures usées ou le changement de surface de sol peuvent également être incriminés.

Au niveau anatomique, un pied trop laxe ou des jambes arquées, une faiblesse des muscles stabilisateurs du bassin, comme une trop grande raideur des muscles des chaines latérales, postérieures ou des fessiers sont de nombreux facteurs favorisants.





Puis-je encore courir ?


Le jogging est toujours autorisé ainsi que les autres sports.En effet, un arrêt total de toute pratique serait en effet responsable d’un affaiblissement musculaire qui peut empirer le syndrome lors de la reprise…

Cependant, il est important de modifier rapidement les facteurs favorisants adaptables, comme diminuer le nombre de kilomètres, changer les chaussures si elles sont trop usées ou éviter de courir avec des dénivelés importants. Comme pour le syndrome rotulien, une douleur ou échauffement de 2/10 durant ou dans les 24heures qui suivent l’effort peut être tolérés.


Un glaçage 1 à 2x/jour de 10à 15 mn sur la face latérale de la jambe peut aider à désenflammer la zone


Une préparation physique spécifique devra être entreprise. Elle sera orientée vers une stabilisation du bassin par des exercices de gainage (Vidéo A1 à A4), vers une stabilisation du genou en charge par un travail des muscles fessiers (Vidéos B1 à B4) et vers un stretching les muscles antérieurs de la cuisse (Vidéos F1 et F2) latéraux et postérieurs. (VidéosH1, H2 et I).


En cas d’instabilité du genou ou du pied, un bilan podologique avec semelles peut s’avérer précieux.

 


Ma façon de courir a-t-elle un importance ?


Le conflit entre le rebord osseux externe et la bandelette tendineuse a lieu lorsque le tendon passe de derrière (jambe fléchie) à devant (jambe tendue). Il faut que le poids du corps repose sur une jambe pour que la bandelette ilio tibiale soit tendue comme une corde de guitare et entre en conflit avec la bourse séreuse et l’os.


Du coup, changer l’angle d’attaque du genou en modifiant la longueur des pas et en diminuant la course en montée et descente peut diminuer le nombre de passage de l’avant vers l’arrière.

De même, accélérer la fréquence de pas (règles des +/-10%) peut permettre de diminuer la tension dans la bandelette.



Mes chaussures sont-elles en cause ?


Les chaussures sont à incriminer si, peu avant l'apparition des douleurs, le seul paramètre modifié est la chaussure ou si leur structure est vieillissante.



Quand dois-je m'alerter ?


Lorsque les douleurs surviennent de plus en plus tôt et ce, malgré la diminution des km, du dénivelé et une rélfexion éclairée sur le type de chaussure, ou lorsqu’elles persistent deux à trois jours après l'entraînement, il est conseillé de pratiquer un examen clinique adéquat du genou avant de poursuivre le jogging. Il en va de même pour un genou chaud, gonflé ou à la suite d’une lourde chute…